L’histoire des feux tricolores à travers les âges … [1868-2019]

Rouge, vert, orange… Les feux tricolores font désormais partie du quotidien de n’importe quel citadin. Ils n’ont pourtant pas toujours été là ! Et même si on remet aujourd’hui en question leur présence dans les centres-villes, ils n’en gardent pas moins une fonction essentielle : réguler les flux de circulation incompatibles sur un carrefour. Retour sur un siècle et demi d’histoire !

Un premier essai manqué en Angleterre

10 décembre 1868 : c’est officiellement la date de naissance du premier feu de signalisation au Monde ! Ceci se passe à Londres sur Parliament Square. Le système se compose de deux écriteaux mobiles montés sur des bras pivotants manipulés par une manivelle. Un sémaphore alimenté par une flamme au gaz surplombe l’ensemble pour en assurer la visibilité. Mais sa vie est de courte durée. Moins de deux mois plus tard, l’appareil explose, provoquant la mort de l’agent de police en charge de sa manipulation, qui décède des suites de ses blessures.
Merci la fée Electricité !

Il faut attendre la diffusion de l’électricité pour que, 46 ans plus tard, le premier feu bicolore fonctionnant grâce à cette nouvelle énergie soit installé à Cleveland aux Etats-Unis. La couleur orange vient s’ajouter entre le rouge et le vert dès 1920 à Détroit et New York. Le feu tricolore est né et deviendra la norme partout à travers le Monde.

1920-1930 : Les feux s’allument en Europe

C’est en 1923 que le premier feu mécanique alimenté à l’électricité est installé à Paris à l’intersection du boulevard de Strasbourg et des Grands Boulevards. La plupart des grandes villes européennes lui emboîtent le pas : Berlin en 1924, Milan en 1925, Rome en 1926, Londres en 1927, Prague en 1928, Barcelone en 1930… Et le système s’exporte même à Tokyo en 1931.

Harmonisation et réglementation dans les années 1930

La première Convention sur l’unification de la signalisation routière est conclue à Genève le 30 mars 1931. L’objectif est alors « d’augmenter la sécurité du trafic par route et de faciliter la circulation routière internationale par un système uniforme de signalisation Routière. » La plupart des panneaux que nous connaissons encore aujourd’hui sont définis à ce moment-là. Les signaux lumineux tricolores (rouge, orange, vert) se généralisent. En France, la circulaire du 11 juillet 1938 des ministères de l’intérieur et des transports fixe définitivement la couleur des feux et leur disposition. L’arrêté du 22 octobre 1963, appelé Instruction Interministérielle sur la Signalisation Routière, précise les conditions d’utilisation et d’implantation des signaux lumineux. Ce texte qui comporte désormais 9 parties est constamment mis à jour en fonction de l’évolution de l’urbanisme et des modes de déplacement.

Des signaux spécifiques pour les piétons

Les feux piétons apparaissent rapidement après les feux tricolores. Au début, ils prennent des formes variées mais suivent les codes couleurs des signaux destinés aux véhicules : rouge et vert. Ronds, carrés ou rectangulaires, on peut y lire les consignes « Attendez » au rouge et « Passez » au vert. En 1974, la réglementation impose les figurines que nous connaissons aujourd’hui, dans un souci de compréhension par les étrangers et d’harmonisation à l’international. Au début, les signaux pour piétons peinent à s’imposer en raison du surcoût qu’ils représentent et de leur utilité contestée. Mais à partir de 1955, ils sont systématiquement installés sur les carrefours parisiens.

Un déploiement exponentiel à partir de 1950

Le trafic routier connait une très forte augmentation entre 1950 et 1980, ce qui impose une régulation des flux de plus en plus stricte et entraîne le déploiement massif des feux tricolores. En 2011, les grandes agglomérations françaises comptent en moyenne un carrefour à feux pour 1 000 habitants. Le record revient à Bordeaux avec un score de 1,26, tandis que Nantes fait figure d’exception avec seulement 0,57.

S’ils ont longtemps été considérés comme la meilleure solution pour gérer les conflits entre flux de circulation incompatibles, les signaux lumineux tricolores sont aujourd’hui suspectés de favoriser des comportements accidentogènes. Voilà pourquoi de nombreuses villes et métropoles remettent aujourd’hui en question l’implantation systématique de feux et privilégient d’autres aménagements réduisant la vitesse des véhicules. Parallèlement, elles souhaitent offrir de meilleures conditions de circulation pour les modes de déplacement doux et les transports en commun. D’où l’apparition de nouveaux signaux lumineux pour leur donner la priorité !

Lise

Créer une culture commune entre tous les acteurs engagés pour rendre la ville et ses services accessibles à toutes les personnes qui vivent avec un handicap, c’est ce qui m’anime au quotidien !